La Renaissance vit s’affirmer, entre les Empires et les Cités-Etats,
un étrange monument, à l’ombre duquel nos actes
politiques s’affairent encore. Nombreuses furent les tentatives
juridiques, aux XVIIe et XVIIIe siècles, pour limiter les
dimensions, modifier l’architecture, solidifier ou saper les
fondements de ce qui fût progressivement connu sous le nom
d’Etat. Ce fût l’âge des constitutions. La plus
célèbre de ces tentatives, largement commentée,
critiquée et remodelée aux époques suivantes,
est connue sous le nom de doctrine du Droit Naturel. À
travers l’élaboration d’un ensemble de règles de
droit, plus fondamentales que celles du droit positif, il s’agissait
en fait d’accomplir deux choses : reconnaître la
Souveraineté de l’Etat en de nombreux domaines, civils,
moraux, religieux, afin de limiter les effets des divisions et
conflits entre les hommes ; lier la puissance de ce même
Etat à une constitution qui lui assignerait des fins
immanentes : assurer la sécurité des citoyens,
conserver la société, etc.
Ce que l’on appelait alors l’état de nature, qu’il fût
perçu comme réel ou fictif importe peu, représentait
la séparation radicale qu’il s’agissait d’effacer entre
d’un côté les droits des individus (comme celui
d’user de tous les moyens nécessaires à sa
conservation) et leurs devoirs énoncés par la loi
naturelle (comme celui de venir au secours de son prochain). La
société civile, société constituée
dans et par l’Etat, devenait ainsi la meilleure solution pour
réaliser les lois naturelles tout en maintenant tout ou
partie des droits des hommes.
Dès
les débuts du XVIIe siècle,
il devint manifeste « que pendant le temps où les
hommes vivent sans un pouvoir commun qui les maintienne tous dans la
peur, ils sont dans cette condition qu'on appelle guerre, et cette
guerre est telle qu'elle est celle de tout homme contre homme. Car
la GUERRE ne consiste pas seulement dans la bataille, ou dans l'acte
de se battre, mais dans un espace de temps où la volonté
de combattre est suffisamment connue ; et c'est pourquoi, pour
la nature de la guerre, il faut prendre en considération la
notion de temps, comme on le fait pour le temps qu'il fait. Car,
tout comme la nature du mauvais temps ne réside pas dans une
ou deux averses, mais dans une tendance au mauvais temps durant de
nombreux jours, la nature de la guerre ne consiste pas en un combat
effectif, mais en une disposition connue au combat, pendant
tout le temps où il n'y a aucune assurance du contraire. Tout
autre temps est PAIX » [1].
Un bon siècle
plus tard, la guerre n’était plus une «
relation d’homme à homme, mais une relation d’Etat à
Etat, dans laquelle les particuliers ne sont ennemis
qu’accidentellement, non point comme hommes, ni même comme
citoyens, mais comme soldats […] Chaque Etat ne peut avoir pour
ennemis que d’autres Etats et non pas des hommes » [2].
Entre ces deux traités de droit naturel, quelque chose s’est
passé, au milieu du XVIIe siècle, la guerre veillait
et s’emportait dans le cœur haineux des hommes ; un siècle
plus tard la voilà qui jaillit du fracas des armes pour
s’enfoncer dans la boue des batailles : son lieu de naissance
s’est en effet déplacé. Comment comprendre cet
événement ? S’agit-il d’une opposition
doctrinale entre Hobbes et Rousseau ? Cette divergence
fait-elle simplement écho aux événements qui
entourent l’élaboration de leur pensée, comme si les
guerres elles-mêmes avaient changé et trouvé
dans le langage des philosophes un lieu assez accueillant pour y
formuler leur histoire ? Ou bien s’agit-il d’une opposition
localisée et mineure incapable d’entamer l’accord qui a
persisté tout le long de l’âge classique entre les
traités de droit naturel ? Ces questions légitimes
sont sans doute prématurées, même et surtout
pour celui qui tenterait de recenser les différentes opinions
des juristes et philosophes sur la guerre. Car avant de rendre
raison de l’événement, il importe d’en décrire
d’une manière plus précise, à défaut
d’être rigoureuse, la nature – de là le choix de
fragments comme surface de travail, forme réduite plus
propice aux exercices de description qu’aux grandes
démonstrations. Comment se réalise donc cette
transformation ?
Guerre & paix.
Là
où, dans le premier texte, la guerre se trouve hors et avant
l’établissement des sociétés ; son
existence, dans le second, se limite à l’intérieur
de sociétés déjà constituées en
Etats. Dans le droit naturel, la possibilité d’inscrire la
guerre soit dans l’état de nature, soit dans l’état
civil, ou encore dans les deux à la fois, n’est pas neutre.
Ce rapport à la fois spatial et temporel entre guerre et
société renvoie en effet vers un des problèmes
majeurs qu’entend résoudre cette doctrine : comment
faire pour que la Société – non pas une société
quelconque, comme par exemple une société de gens de
lettres, mais la société en tant que telle, en tant
que modalité singulière pour les hommes de se
rapporter les uns aux autres – puisse être un état de
Paix ? Comment faire pour que l’affirmation qui fût
essentielle au Moyen-Âge, disant que la Société
est la paix réalisée, puisse encore être vraie ?
Les multiples lieux et moments où la guerre fait son entrée
dans le monde permettent d’envisager différentes relations
entre guerre et paix. Dans le texte de Hobbes, la guerre de tous
contre tous – c’est-à-dire d’individus non réunis,
ou sans autre forme d’association que des rassemblements
transitoires – signe l’absence de toute société et
prend donc fin avec son avènement. La paix, impossible dans
l’état de nature, ne se réalise que dans et par
l’état civil, état qui voit naître des
sociétés maintenus et garantis par les Etats. Dans le
second texte, les guerres se déclenchent entre des hommes
associés en Etats, en sociétés civiles, venant
ainsi rompre le calme de la paix initiale. En somme, suivant la
manière dont on répartit la guerre entre les deux
états, civil ou naturel, on se pose deux questions
différentes : comment mettre fin à la guerre
généralisée et instaurer la paix, dans le
premier cas ; comment les guerres peuvent-elles surgir entres
des hommes unis par des liens pacifiques, dans le second ?
N’imaginons pas trop vite qu’il s’agit seulement de savoir
quel est le terme premier, quel est l’état de paix ou de
guerre, qui doit servir de principe dans la réflexion
juridico-politique, car un troisième terme, justement celui
de Société, à la fois complique le problème
et en est la source : si les guerres sont plus anciennes que
les sociétés et qu’elles reviennent encore après
leur naissance, comment penser sous dans la même identité
société et paix ? Comment la société
peut-elle encore être un instrument de paix entre les hommes
et avec quelle légitimité, quelle efficacité ?
Réunir les hommes de manière durable suivant des
règles communes : est-ce encore faire œuvre de paix ?
Menaces & combats.
Le
texte de Hobbes isole une dimension précise de la guerre :
la manifestation continue et ouverte de son hostilité. Les
épisodes de combat, moments distincts et discontinus, sont en
fait enveloppés dans une durée, une tendance qui rend
la guerre palpable, visible et imminente. Ainsi, le moment où
la guerre se déclare, n’apparaît pas comme une
préparation pacifique du conflit armé, il en est déjà
l’entame : menace destinée à faire peur, à
dissuader l’ennemi de combattre ou s’assurer de la victoire en
paralysant ses forces. D’une hostilité à l’autre,
la peur s’installe entre les hommes et relance incessamment le
conflit si bien que l’état de nature peut-être un
état de guerre sans qu’aucune bataille n’ait besoin de
s’y dérouler : les machinations et intimidations des
individus y suffisent, voici le règne de la diplomatie. Chez
Rousseau, au contraire, la seule dimension apparemment pertinente
est celle de la bataille. La guerre ne peut exister entre les
hommes, ni même entre les citoyens si bien que seuls les
soldats, les hommes en armes peuvent la connaître. Sans doute
que pour eux l’hostilité n’a pas besoin d’être
affirmée de manière distincte puisque leur être
même montre déjà leur intention : la
formation d’armées permanentes, phénomène
contemporain et intrinsèque au développement des Etats
du XVIe au XVIIIe siècle, est déjà une marque
publique d’hostilité, un discours muet adressé à
l’ennemi : inutile de monter quoique ce soit, mes armes
parlent pour moi et en frappant réalisent cette hostilité.
La guerre semble tout aussi imminente, non pas parce qu’on menace
de prendre les armes mais parce qu’elles sont déjà
prises.
Entre
ces deux textes, nous voilà transporté(e)s d’un
univers où la guerre peut exister sans combat, la
guerre-menace, à une guerre où l’hostilité
s’exerce essentiellement par la lutte armée, la
guerre-bataille. Même si ces deux dimensions de la
guerre sont présentes dans chaque texte, nous semblons passer
d’un état de nature où la guerre-menace domine à
un état civil où la guerre ne peut s’entendre sans
le bruit des armes. En somme, le premier texte semble nous dire que
l’hostilité permanente cesse avec l’émergence des
sociétés mais que les batailles continuent et le
second qu’il n’y pas de guerre entre les hommes, c’est-à-dire
dans l’état de nature, sans pourtant nier l’existence
d’une inimitié ouverte. Entendus ainsi, ces deux textes
aussi différents soient-ils deviendraient de fait
complémentaires : il suffirait que Hobbes admette la
réalité de la guerre dans l’état civil et
Rousseau de son côté dans l’état de nature.
Nous comprendrions alors comment le basculement d’une
dimension à l’autre de la guerre s’accomplit : dès
lors que les hommes se rassemblent en société et
s’unissent par des Etats, les batailles font rage ; en
quittant la nature, les hommes continuent à se faire des
ennemis, simplement ces formes d’hostilité ne méritent
pas toutes, dans les différents traités de droit
naturel, le nom de guerre.
Peut-être
trouvera-t-on chez Rousseau une hostilité analogue à
celle que décrit Hobbes dans l’état de nature sans
que celle-ci soit pour autant qualifiée de guerre. Dans ce
cas, on verrait apparaître une cohérence entre les
textes que le nom de « guerre » aurait
seulement dissimulé jusqu’au malentendu. Jugeons-en par ce
nouvel extrait : « C’est le rapport des
choses et non des hommes qui constitue la guerre, et l’état
de guerre ne pouvant naître des simples relations
personnelles, mais seulement des relations réelles, la guerre
privée ou d’homme à homme ne peut exister, ni dans
l’état de nature où il n’y a point de propriété
constante, ni dans l’état social où tout est sous
l’autorité des lois » [3]. Nous
voilà vite éclairés : si la guerre est un
phénomène originel pour Hobbes, elle ne peut être
que dérivée pour Rousseau. Et si nous pouvions penser
qu’il existait une complémentarité entre eux, l’un
analysant une face de la guerre dans l’état de nature et
l’autre dans l’état civil, il faut abandonner ce point de
vue : une forme de guerre même minimale est impensable
pour Rousseau. Laissons de côté la genèse de la
guerre par la propriété des choses, retenons seulement
que pour Rousseau et bien d’autres – car c’est une thèse
diffuse dans le siècle – la distinction du tien et du mien,
l’appropriation privée des choses, est le réel
commencement de l’inégalité entre les hommes, le
véritable avènement des sociétés.
Sujétion
& cosmopolitisme.
Chez
Rousseau, il n’y a donc pas de guerre dans l’état de
nature, même dans le sens atténué de Hobbes. Un
autre problème se pose alors : nous avions dit que le
lieu et le moment où se manifeste la guerre, dans le texte de
Rousseau, se trouve dans l’état civil, ou du moins
l’apparition de la guerre suppose la constitution des sociétés.
Or, nous apprenons que la guerre n’existe même pas entre les
hommes réunis en une société civile, entre les
citoyens. Comment comprendre cela ? Si Hobbes distinguait deux
dimensions de la guerre, c’était bien sûr pour
montrer que la guerre, dont l’existence est évidente dans
l’histoire sociale des hommes, existait encore sous une autre
forme avant l’établissement de sociétés
civiles. La guerre traverse les deux états bien qu’elle
n’ait pas tout à fait la même forme aux deux moments
puisqu’elle peut sembler incomplète à l’origine,
pure inimitié sans nécessaire combat. Or, pour
Rousseau, la guerre implique l’institution d’un état
civil mais ne se loge pas aux sein des sociétés. Où
donc se manifeste la guerre, quelle est son rapport à la
société ?
Il
est possible de trouver un début de réponse en
reprenant le texte initial de Rousseau : « les
particuliers ne sont ennemis qu’accidentellement, non point comme
hommes, ni même comme citoyens, mais comme soldats»
. Les citoyens, c’est-à-dire les membres d’un
même Etat, ont donc un lien civil entre eux, sont soumis aux
mêmes lois mais ne peuvent pas avoir de relations de guerre.
Toute guerre civile est exclue chez Rousseau. Ce n’est donc pas à
l’intérieur des sociétés que la guerre prend
forme mais entre les Etats eux-mêmes. En somme, Rousseau ne
présente pas l’état civil comme une forme homogène,
il oppose à un état de nature simple des
établissements civils distincts, il situe la guerre dans un
champ pluriel où coexistent plusieurs sociétés
civiles, plusieurs Etats. Et c’est dans cet espace inter-étatique
ou extra-civil que les guerres se déchaînent.
Mais
pourrait-on dire, chaque citoyen, même s’il appartient à
un Etat, possède cette identité commune avec les
autres membres d’Etats, d’avoir renoncé à l’état
de nature pour embrasser des lois, quelles qu’elles soient. Face à
l’unité de l’état de nature existerait
implicitement une sorte de citoyenneté transversale aux
Etats. Or cette citoyenneté, dans la mesure où elle
est relativement indifférente aux multiples Etats dans
lesquels elle s’inscrit, dans la mesure où elle constitue
une société cosmopolite, est attachée
aux valeurs purement sociales qui sont celles de la paix et de la
concorde. Aussi, ce qui rend possible la guerre, c’est que la
relation civile particulière qui me définit en tant
que citoyen et m’attache à un Etat prime sur mon
appartenance à toute société civile. En tant
que citoyen, j’appartiens bien à la Société
humaine qui dépasse toutes les sociétés
constituées autour d’Etats particuliers mais ceci s’oppose
à une proposition fondamentale du droit naturel à
l’âge classique : il ne peut y avoir de société
sans Etat, chaque citoyen appartient fondamentalement à la
société de l’état auquel il est soumis. En
somme on était d’abord sujet, soumis à un souverain,
avant d’être citoyen et ainsi naissait la possibilité
d’avoir et de voir un ennemi dans un autre homme pourtant
également membre d’une société civile. L’idée
qu’il puisse exister une Société comme une dimension
autonome, transcendant l’existence des Etats particuliers, idée
qui marquera la critique du droit naturel au XIXe siècle et
fondera la possibilité d’une sociologie trouve donc une de
ces conditions dans le développement du cosmopolitisme. Et
une des figures illustres de ce citoyen étant celle du
marchand transitant entre les territoires, commerçant au gré
de ses intérêts, fera que cet espace trans-étatique
sera bientôt reconnu et confisqué par ce qu’on
appelle depuis le Marché[4].
Lois
naturelles & Nations-Unies.
C’est donc après
l’existence des sociétés que la guerre peut
apparaître chez Rousseau mais elle n’existe qu’entre les
Etats, c’est-à-dire dans l’espace qui sépare et
distingue les sociétés civiles. Or, quelle est la
nature de cet espace intermédiaire ? Peut-il réellement
exister une instance de médiation à cet endroit ou
n’est-il qu’un lieu laissé vide par le retrait de toute
loi ? En fait, les traités de droit naturel, dans
lesquels s’inscrivent les travaux de Hobbes et de Rousseau sont
clairs : ce sont les lois naturelles qui doivent régir
les rapports entre les Etats. Issus aussi bien de la sagesse antique
que du corpus biblique, ces lois sonnent pour nos oreilles tard
venues, comme un douteux mélange de droit et de morale,
de simples et inefficaces préceptes : rechercher la
paix, tenir ses promesses, rechercher à s’accommoder
d’autrui, etc. Or nous manquerions un des problèmes majeurs
que le droit naturel tentait de résoudre en ne voyant dans
ses règles que des vœux pieux. Cette doctrine ne visait pas
seulement à organiser, et donc limiter, le pouvoir du
souverain, que celui-ci prenne la forme d’une assemblée,
d’une aristocratie ou d’une personne royale, par rapport aux
citoyens, elle conçut et recommanda toute une série de
procédés pour empêcher les guerres entre Etats :
transactions, médiations, réunions, arbitrages. En
effet, si l’état de nature existe à l’origine
entre les hommes, une fois ces derniers assemblés et unis
dans des sociétés civiles, seuls les souverains,
détenteurs du pouvoir suprême, sont juridiquement dans
la même situation qu’un individu dans l’état de
nature. Or, dans la mesure où l’âge classique ne
connaissait aucune société supérieure aux
souverains – l’Eglise divisée ne pouvant plus assumer ce
rôle – capable de les unifier et de réduire leurs
différends, il était nécessaire de proposer des
règles et des procédures pour constituer un art
diplomatique. L’instauration d’une loi naturelle entre les
souverains dépendant toujours de leur seule volonté,
il était impensable de réaliser une société
des nations comme instance juridique supérieure aux Etats.
Qui admettrait d’ailleurs aujourd’hui que les Nations-unies
aient réellement réussi à former une société
des nations, une société des sociétés
capable de régir les relations inter-étatiques faisant
ainsi de la diplomatie une pratique obsolète ?
Aussi,
faudrait-il dire pour être précis, que pour les tenants
du droit naturel, l’espace inter-étatique devait se
gouverner selon les lois naturelles et non être régi
par elles. Et de fait, quand on présente les théories
classiques de la société civile ou du contrat social,
on simplifie généralement les choses en laissant de
côté la permanence de l’état de nature aux
côtés de ces mêmes sociétés. Hobbes
prend pourtant explicitement des exemples qu’il sait visibles pour
tous ses contemporains quand il montre l’existence d’un état
de nature : « Nous voyons que tous les Etats,
encore qu’ils aient la paix avec leurs voisins, ne laissent pas
tenir des garnisons sur leurs frontières, de fermer leurs
villes de murailles, d’en garder les portes, de faire le guet, et
de poser des sentinelles » [5]. Cet état,
ici sous la forme de la guerre-menace, est indubitablement présent
entre les sociétés. En somme, Rousseau, alors qu’il
semble s’écarter le plus de Hobbes en affirmant
l’impossibilité de la guerre dans l’état de nature
originaire, le rejoint d’une autre manière. Car bien que la
formation de sociétés civiles résorbent
l’existence d’un état de nature, elles ne le recouvrent
jamais complètement, elles le repoussent simplement à
leur marge. Ainsi, chez Rousseau, les guerres surviennent bien,
après ou avec l’établissement d’états
souverains, mais dans un état de nature qui n’est plus de
ce fait l’ombre portée sur les hommes d’une guerre
primordiale mais plutôt le lieu permanent d’une hostilité
entre sociétés.
Notes :