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n° 12 - La montagne

Éditorial

par Daniel Poza Lazaro



Après un déluge d’une telle ampleur, il nous fallait vite refaire surface et remonter la pente...

De fait, le faîte...

Au sommaire, le sommet...

Le pic, l’acmé, le toit, la cime, la crête ; en un mot la montagne !

Qu’elle soit « belle » pour le chanteur engagé ou « magique » pour l’écrivain allemand, et même « russe » pour les amateurs de sensations fortes, la montagne en impose et fascine - qu’elle attire ou qu’elle inquiète...

Abrupte pour l’alpiniste qui l’affronte, la montagne peut se révéler redoutable...

Le narrateur du « Pied alpin », courte nouvelle de Patrick Longueville, en fait l’amère expérience dans un récit alerte et dynamique en dépit de la situation.

Mais, pour qui veut la gravir sans presser le pas, la montagne peut se montrer plus aimable, propice aux rêveries et considérations. Ainsi, dans son « Paysage philosophe », Claude Bureau, nous invite le temps d’une page magistrale à le suivre en Savoie pour jouir d’un panorama à nul autre pareil qui, au gré du cheminement, se teinte de nostalgie et d’inquiétudes. Des sentiments analogues affleureront dans ses « Blanches solitudes », lente déambulation à travers l’arc alpin qui laissera rejaillir des souvenirs enfantins, tour à tour merveilleux et traumatiques.

Que la montagne en mette plein la vue, cela ne fait guère de doute… Grégory Hosteins nous le prouve avec brio en reprenant et en approfondissant la notion riche et polysémique de « sublime » (« Percée dans le sublime I »), notion pour qui la montagne demeure le meilleur espace d’investigation.

Dès lors, il ne faut pas s’étonner si les pics et les pentes ont tant inspiré les artistes, François Jeannet nous le rappelle opportunément  dans ses « Les trois versants de la montagne » en soulignant la grande diversité d’approche et de traitement des peintres européens et chinois.

Mais la montagne n’intéresse pas que les peintres, elle inspire également les dessinatrices, pour preuve la série gracieusement offerte par Carole Cousin et sobrement intitulée « Vive les Marmottes ! », série nous confirmant (si nous en doutions encore) que les habitants des cimes alpestres ne sont pas si « bêtes » que ça…

La montagne aime les grands espaces et se méfie des villes, Paris pourtant prétend en posséder une, de taille modeste certes, mais chapeautée d’un lieu de mémoire : le Panthéon. Dans son texte « Des cendres sur la montagne », Daniel Poza Lazaro nous rappelle, par l’évocation d’une commémoration historique, qu’il peut aussi y faire très froid et qu’il y est possible de prendre de la hauteur et du recul...

Pour faire une pause entre nos différents cols, deux refuges de qualité vous seront proposés : la seconde livraison du « Sebastian » de Grégory Hosteins nous conduira dans les travées obscures d’une bibliothèque à la rencontre d’étonnantes archives ; la première incursion de Florent Jobard dans le domaine sportif nous plongera quant à elle dans « Le mystère du football » afin de comprendre le pourquoi de sa popularité mondiale.

Comme il est d’usage désormais, la rubrique « Indices » vous proposent  plusieurs textes de grands écrivains ayant trait à la montagne, évoqués ou non dans les articles du dossier et susceptibles de prolonger la réflexion. Au programme : Pétrarque, Mary Shelley, Baudelaire, Nietzsche et Lamartine.

Et parce que la montagne est des plus photogéniques, « Évidences » innove en proposant un diaporama rafraichissant de photographies alpines « Montagnes gravies » (photographies de Carole Cousin et Patrick Longueville) ainsi qu’une libre et subjective description de quatre clichés anciens par Grégory Hosteins intitulé « Monts ».

Quand le lecteur aura gravi tous les sommets de notre copieuse montagne, il lui faudra les redescendre le plus rapidement possible pour éviter tout risque d’hypothermie. A toute vitesse donc… Cela « tombe » bien, car tel sera le thème de notre prochain numéro, le numéro 13…

Bonne lecture à tous !