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L'obstacle Les montagnes, dès le XVIIe siècle, et de manière plus intense sans doute au XIXe siècle, devinrent le lieu d’une expérience inédite. Après n’avoir longtemps suscité que dédain et terreur, les montagnes se mirent à manifester cette grandeur si singulière que l’on appelait et appelle encore le sublime. Quelque part en Europe venait de se produire un étrange phénomène : les éléments apparemment les plus constants de notre univers se montraient capables de présenter des aspects si dissemblables que leur identité s’en trouvait soudain altérée. Voilà qu’on se prenait à douter d’être bien en face des mêmes montagnes ; voilà que pointait autour, au milieu et devant les villageois, les bergers ou les ermites, une visibilité inconnue. La nouvelle n’allait pas tarder à se répandre. Bientôt, toutes sortes de voyageurs, peintres, dessinateurs et géographes, partiraient à l’assaut et se feraient, peu ou prou, alpinistes. Ainsi, parmi les différentes façons sous lesquelles les montagnes se présentaient jusque-là, c’est-à-dire aussi bien aux vallées, aux cieux, qu’aux hommes − sans trop anticiper sur les descriptions qui vont suivre, il est essentiel de comprendre qu’un événement comme celui-ci est en mesure d’altérer le paysage même des hommes et pas seulement la façon dont ils se le représentent − il est certain que l’apparition du sublime a introduit quelques transformations. De quelle ampleur ? Dans quel sens ? Il faudrait voir du côté de l’histoire(1) de quelle manière le système des manifestations de la montagne s’est modifié, ou mieux encore, déceler le dispositif historique à partir duquel les différentes faces de son existence soudainement se voilent, se ternissent, se tournent ailleurs pour se recomposer enfin d’une toute autre façon. Et les questions ne manqueraient pas : les montagnes sont-elles majoritairement restées ce décor que l’affairement quotidien des hommes oublie derrière soi, ne tournant leur face sublime qu’au moment de visites occasionnelles, de contemplations fugitives ? Ou au contraire, ont-elles progressivement vu s’effacer le visage qui était le leur : lieux d’isolement, de pâture, etc., au profit du spectacle de leur singulière beauté ? Quelles faces d’elles-mêmes sont venues au premier plan tandis que d’autres reculaient à l’horizon ? Lesquelles ont subitement rayonné de gloire jetant les autres dans l’ombre ? Dans quelle mesure la loi qui assemble et ajuste les différents aspects de la montagne, qui dicte sa géométrie ordinaire, a-t-elle été contestée par l’arrivée du sublime ? Quelle hiérarchie s’est-elle mise en place entre ces différents aspects ? On s’étonnera peut-être de questions comme celles-ci mais il s’agit seulement de faire comprendre que si la montagne s’est mise à rayonner d’une nouvelle lumière, donnant lieu à de nouvelles perceptions, elle n’a pas, pour autant, supprimé les anciennes. Il faut éviter de croire que l’expérience du sublime se serait substituée à toutes les autres ou ne serait qu’un épiphénomène. La dernière manifestation en date, celle qui vient en plus et plus tard, n’est, de droit, c’est-à-dire du simple fait de la chronologie, ni la plus importante, ni, inversement, la plus dénuée de sens. Même le fait de la nouveauté, le fait que les montagnes témoignent de cette grandeur qui jusque-là mesurait les paroles, les tempêtes, les monuments humains, etc., n’implique pas nécessairement que le sublime devienne, aux yeux de tous, la plus éclatante, la plus évidente de ses dimensions. Peut-être est-il évident a posteriori que les plus hauts sommets du monde, comme le massif du Mont-Blanc ou l’Himalaya, figurent le sublime. Il aura fallu tout de même attendre les efforts d’un naturaliste genevois, Ferdinand de Saussure, qui fit l’ascension du mont Blanc (en 1787 précisément), pour que cela advienne dans le plein jour du temps. D’autres avant lui avaient bien éprouvé la vue des montagnes comme un spectacle sublime mais ces incidents sont restés, pour la plupart, anonymes ou anecdotiques. De quel type est donc cet événement ? D’où a-t-il surgi ? Est-ce que le sublime, que l’on pourrait croire appartenir aux régions de l’air, du ciel et du divin, est descendu sur Terre ? Et dans ce cas, qu’est-ce qui a pu le condenser, l’alourdir, l’incliner vers la terre ? Peut-on dire, au contraire, que les montagnes se sont élevées plus haut encore dans le ciel ? Repoussant davantage au loin les extrémités de la Terre pour les hommes ? Autour de ces types de grandeurs si particulières que sont les sommets, maxima et autres extrêmes, s’est fait entendre dans le monde une nouvelle énigme. Nouvelle sûrement mais pas neuve, ni inédite. Car le problème des grandeurs excessives(2) fait partie des origines légendaires du savoir rigoureux porté par l’Occident. Il est, en effet, sous une forme aussi bien théorique que pratique, posé à l’origine de la géométrie : comment mesurer la taille, le volume, la longueur d’un objet, d’un monument ou d’un être, si ses dimensions dépassent celles qui définissent la stature humaine ? Quelle échelle faut-il prendre pour mesurer une grandeur se situant à une autre échelle que la sienne ? Avec quelle règle mesurer une chose qu’aucun instrument ne peut égaler ? C’est le défi des pyramides d’Égypte que Thalès résoudra grâce à l’ombre portée du Soleil sur la terre, astre dessinateur dupliquant les formes en réduction et conservant, d’un niveau à l’autre, les rapports de proportion. Cette démesure, c’est aussi, bien sûr, le désir de gigantomachie des hommes dont les mythes antiques racontent les péripéties : Atlas qui soutient la terre, Hypérion qui paraît dans le soleil à son zénith, et tous les dieux à figure d’homme qui ont sculpté la terre de leurs mains. Au reste, bien des légendes à travers le monde attribuent le séjour de ces « surhommes » dans les hauteurs terrestres. Les dieux grecs ne vivaient-ils pas sur le mont Olympe ? En quoi sans doute la géométrie, en ramenant le grand dans le petit, en faisant paraître la pyramide au pied du gnomon que Thalès plantait dans la terre, pouvait être une technique efficace pour ramener les dieux sur terre, c’est-à-dire, à la lettre, ne plus vivre dans leur ombre. Mais ce n’est ni dans les parages des sciences, ni au cœur des mythes, que le problème du sublime a fait surface. Quand le Traité du Sublime, écrit probablement entre les Ie et IIIe siècles par le Pseudo Longin, fut redécouvert à la Renaissance puis mis au centre des débats un siècle plus tard, on sut à nouveau que le sublime avait été, pour les grecs et les romains, une affaire de rhétorique : comment déterminer le grand style ? Vient-il du sujet dont il traite ? Doit-on parler de grandes choses pour qu’aussi facilement, le discours s’élève à son tour ? Ne vaut-il pas mieux définir la grandeur d’un style par sa manière, de crainte de gâcher par un verbe timoré ce qui appelle munificence et majesté ? Ou bien, tout cela même connu avec à-propos, le choix des matières, la forme des discours, n’est-ce pas la pratique, l’exercice réel qui décidera en fin de compte du grand style ? N’est-ce pas l’effet visible et repérable chez les auditeurs, les partenaires ou adversaires, qui définit le sublime comme style ? Ce que l’on cherchait ainsi, c’était la grandeur du discours, où devait elle se trouver, à quelle occasion devait-on en user, pour qu’elle produise au mieux ses effets. Or, au XVIIIe siècle, un problème autour du sublime est à nouveau posé, un problème d’ordre esthétique cette fois. Sans être le premier à le faire − loin de là − Burke publie, en effet, sa Recherche philosophique sur l’origine de nos idées du sublime et du beau en 1757 (en anglais on parle de philosophical inquiry, d’enquête philosophique), les essais et les œuvres sur le sujet ne cesseront de se multiplier à partir de là. Commence alors une longue discussion sur les rapports entre beau et sublime, afin de savoir si l’un et l’autre sont deux domaines distincts de l’expérience, si le second passe le premier en valeur et intensité ou si le second n’est qu’une espèce dérivée de l’autre. Or, plutôt que d’exposer les différentes théories qui en ont été proposées − ce qui est simple, en un sens, vu les nombreuses études qui ont été consacrées à Burke, Diderot, Kant, Schiller et Hegel, ce qui est exorbitant en même temps vu la complexité des concepts en jeu −, je voudrais comprendre un peu quel est le problème historique qui se pose − auquel l’esthétique ne fait que répondre en ses termes − quand à l’existence et la perception de cette singulière grandeur : qu’est-ce qui ne va pas, qu’est-ce qui préoccupe autant, et qui autorise tant de débats, tant de tentatives de définitions, quand devant une montagne, l’on s’exclame : c’est sublime !? Passages Le domaine du sublime est difficile à cerner tant on lui a donné de directions : valeurs d’ordre moral telles que solennité ou majesté : valeurs d’ordre sensible, à la fois affective et perceptive, comme celles du caractère terrible ou voluptueux que peuvent revêtir les choses dont il s’empare : valeurs enfin d’ordre intellectuel, si on peut dire les choses ainsi, se profilant sous les auspices de l’infini, de l’inimaginable et même de l’irreprésentable. Dans ce désordre de significations que les traités synthétiques, les présentations sommaires, renforcent plus qu’ils ne le réduisent − dans un souci pourtant légitime de définition −, on s’attache essentiellement à déterminer sur quelle dimension mesurer la grandeur sublime (sur quelle échelle de valeurs) et à quel échelon la situer (à quelle degré de l’échelle, ou valeur de la valeur, elle apparaît). Voilà pourquoi il ne sera pas question ici d’ajouter à cet encombrement une définition supplémentaire : outre qu’il serait bien présomptueux, n’en sachant que peu, de vouloir définir quoique ce soit, c’est-à-dire enclore l’objet en question dans quelque concept aux contours bien délimités, bien distincts de ceux qui l’entourent immédiatement, et notamment, bien sûr, celui de beauté : outre donc cette erreur qui nous jetterait dans la cacophonie et les disputes qui ont cours quant à la signification du sublime, ne m’importe, en quelque sorte, que de manifester, et peut-être même pas d’éclaircir, le problème qu’il nous pose. Loin de nous, par conséquent, la volonté de relancer le débat à l’aide de considérations tirées de quelques exemples alpestres. C’est du dehors que le sublime a croisé notre route. Si bien que le phénomène esthétique de la montagne est aussi pour nous, de plein droit, un phénomène géographique ou cosmologique. Dimension nouvelle dans laquelle on passe où on tombe. Il n’y a que cette affirmation double et sans fondement qui nous tienne, nous questionne et nous servira de point de vue. Il y a des choses comme cela, étonnantes, des phénomènes dont on ne sait trop le statut dans le monde et qui vous posent problème, c’est-à-dire colère, inquiétude, fascination, plaisir. Définir, ici, ce sera donc au mieux cerner le problème, repérer où il se pose et tourner autour. Tourner en rond s’il le faut. Se jeter tout entier dans le labyrinthe. Et encore faudra-t-il savoir ne pas se reposer, nous de nôtre côté, sur l’évidence naïve de la montagne car le sublime s’est dressé plusieurs fois au cœur de la culture occidentale et s’est déplacé en maints endroits. Quel est l’endroit qui nous concerne nous, aujourd’hui ? Dans quelle brèche sommes-nous jetés, ensemble, qui est celle-là même d’où le sublime perce aujourd’hui et par laquelle il s’enfonce loin dans l’épaisseur de notre culture ? Comment quelqu’un, l’individu anonyme que je suis, même désigné d’un nom qui le distingue des autres, peut-il être tombé dans ce trou ? Et comment peut-il en sortir, que lui faut-il pour que le sublime ne lui pose plus problème ? Qu’il passe à autre chose. Pas question par conséquent de supprimer le problème, de faire taire les questions, nous n’y parviendrions pas. Seulement savoir où il s’est posé, même s’il s’est déjà déplacé, savoir où nous en sommes pour un peu avancer. Cerner, discerner et non plus creuser. L’impasse la plus courante, ou plutôt le raccourci emprunté trop souvent par les présentations synthétiques − comme si parler peu et simplement exigeait de supprimer toute profondeur et difficulté dans son propos −, oppose deux échelles : l’état du sujet qui exprime le sublime (intensité des sentiments) et la qualité des objets sur lesquels on l’appréhende (hiérarchie des sensations). Or, le désordre des observations dans lequel apparaît le sublime, avant comme après que l’on ait tenté de le définir, ne peut être surmonté par cette opposition entre un sujet et un objet. Le problème ne peut être posé de cette manière, c’est-à-dire, dès son introduction, sous la forme d’un choix binaire de localisation : où donc situer le phénomène du sublime ? Dans le sujet ou dans l’objet ? Tout ceci ne mène pas très loin. Ou sur des territoires trop connus, trop usés, stériles. Il faut prendre le sublime comme un fait − c’est-à-dire un événement assez bruyant pour se faire connaître, assez imposant pour soutenir sa cause − autonome. Il faut supposer le sublime dans son propre espace-temps, ce qui n’exclut pas, mais appelle au contraire qu’il chevauche, enveloppe ou se soumet d’autres domaines de l’expérience. On peut affirmer de manière formelle, voulant dire par là l’assurance que nous avons de la nécessité d’avancer quelque chose − sans que la vérité de ce que nous dirons ne soit garantie en aucune façon −, mais aussi l’aspect superficiel, le caractère formaliste, de ce qui sera dit : on peut affirmer donc, ces précautions prises, que pour les quelques penseurs et artistes qui ont pu et su ordonner le domaine du sublime (sans bien sûr qu’aucun n’ait pu le recouvrir en sa totalité), il a été reconnu comme une épreuve de grandeur, c’est-à-dire une épreuve qui détermine non seulement l’accès à la grandeur (laissons résonner tout ce que ce terme évoque hors de sa stricte mathématique) mais les relations, et éventuellement la hiérarchie, qui s’établissent entre les êtres ou les choses reconnus ainsi. On est loin, il me semble, d’une relation qui mettrait aux prises un sujet et un objet, même comprise à l’écart de toute opposition simple, hors de ce schéma dans lequel on enferme le problème où chaque terme vient sans fin repousser l’autre pour s’arroger tout le terrain possible des réponses. Il faut donc préciser et prévenir que le sublime ici ne sera ni une qualité analytiquement attachée aux choses, ni une représentation subjective. Plutôt que d’essayer de faire le compte et le survol des différentes manières de présenter les modalités de ce rapport, à chaque fois singulier chez ceux qui ont pu le penser et l’éprouver à fond − ce qui ne nous éclairerait en rien : à quoi bon savoir que Hegel dit ceci ou cela du sublime s’il faut dire aussitôt qu’il en dit autre chose, que c’est plus compliqué que cela en a l’air, etc. : et puis surtout, à quoi bon entendre ce qu’il a à dire sur le sujet si nous ne sommes pas capables de savoir à quoi ce qu’il dit peut bien répondre. Nous préférons partir de textes mineurs, cheminer dans les marges de cette pensée où le sublime se réalise plus qu’il ne se réfléchit, passer de textes en textes comme on passerait d’îles en îles, tenter comme on peut, à chaque fois, de repartir et d’atteindre la suivante − s’il y en a une qui pointe à l’horizon − et puis rester là, prisonnier sur la dernière qui se présente, faisant les cent pas sur la plage en attendant le trépas. Là a toujours été le problème, pour nous, de toute façon. Se noyer dans un océan de pensées. À moins d’un secours. Mais dans les meilleurs drames ne viennent-ils pas toujours trop tard ? La grande vague approche. Le sublime n’est pas loin. L'épreuve Le sublime peut s’éprouver dans la rare violence d’une
contemplation solitaire comme chez le docteur Frankenstein du roman de
Mary Shelley (Frankenstein,
1818) : « Je me rappelle l’impression qu’avait produite en
moi le spectacle du terrible glacier toujours mouvant, lorsque je
l’aperçus pour la première fois. Il m’avait alors rempli de cette
sublime extase qui donne à l’âme des ailes, et lui permet de prendre
son essor du fond de ce monde obscur vers la lumière et la joie. Les
aspects terribles et majestueux de la nature ont, en effet, toujours
enveloppé mon âme d’une impression solennelle entraînant l’oubli des
soucis éphémères. » Devant des textes comme ceux-là, courts et
poétiques, mais qu’il faut prendre tout de même comme de véritables
comptes-rendus d’expériences, il est important de faire jaillir le
moindre aspect capable de donner du relief
au sublime : Halte Ces quelques éléments suffiront déjà peut-être à montrer que le débat cherchant à savoir si le sublime est un état d’âme ou bien une qualité des choses, mêmes accordées par l’homme, est vain. Shelley le dit bien, le sublime se dit tout autant du spectacle grandiose, terrible et majestueux, de la nature que de l’extase de l’âme : devant de tels sommets de puissance, le corps éprouve des forces si nouvelles pour lui qu’il lui semble pousser des ailes. Les sommets auxquels atteint la nature, la grandeur qu’elle présente ici ou là se doublent donc d’un mouvement d’élévation dans le sujet. Il n’y pas seulement communication d’une intensité de l’objet sublime au spectateur, comme le décrit le docteur dans le vocabulaire empiriste de la cause et de l’effet, il y a formation d’une grandeur dans le sujet lui-même, que la violence de l’émotion rend sensible, mais n’explique pas. Une même intensité, un même mouvement circule et s’amplifie de l’objet au sujet, chacun déchus de leur position de principe, selon un circuit qui déborde aussi bien l’enchaînement successif des causes et des effets que les circularités induites par les projections psychologiques. à suivre Notes 1. Il me semble que l’historien Alain
Corbin a consacré quelques chapitres à cette question. Si un des
compagnons silencieux et anonymes de nos recherches pouvait faire de
même et pousser plus avant sur ce chemin, nous pourrions peut-être
aller plus loin encore au lieu de nous perdre en chemin, comme souvent.
Perdu dans la masse du savoir à traverser, des routes divergentes à
suivre, les boucles et les allers-retours à tracer et retracer, seul,
toujours l’air un peu idiot, maladroit, et disons-le, délirant de
vouloir emprunter d’une seule vie
tant de chemins. 2. Je ne peux que prier Florent
Jobard, à qui ces questions sont aussi destinées, lui qui s’intéresse
de près au concept mathématique de grandeur
(pourquoi désigner une quantité par la qualité du grand et
non celle du petit ? Pourquoi notre langage nous présente les
dimensions de notre existence sous l’égide de la grandeur et non de la
petitesse ? Pourquoi sommes-nous, forcément pourrait-on dire, au
bord du monde, de l’univers, de l’immensité et non dans l’étroitesse du
réduit ?), de nous donner quelques rudiments théoriques de la
notion de grandeur limite en mathématiques. 3. Il faudrait examiner − laissons
cela à une prochaine fois − les deux tableaux de Caspar David Friedrich
bien connus, Le voyageur au-dessus
de la mer de nuages (1818) et Le
moine au bord de la mer (1810) pour mieux saisir cette dimension. 4. Mouvement philosophique américain
né au XIXe siècle, dont le foyer était Concord dans le Massachusetts,
et dont les représentants les plus célèbres sont Ralph Waldo Emerson et
Henry David Thoreau. Voir l’article L’éloge de la lisière de Daniel
Poza-Lazaro sur l’œuvre de Thoreau, Walden, ainsi que des extraits dans
le numéro huit d’En-quêtes sur
la forêt. 5. Friedrich Nietzsche, Correspondance, II. Avril 1869-décembre 1874, Gallimard, pages 120 et 121. |