Le soleil-Archives

Mithra ou les métamorphoses d'un dieu solaire
par Daniel Poza-Lazaro

 


« Si le christianisme eut été arrêté dans sa croissance par quelque maladie mortelle, le monde eut été mithriaste. »
Ernest Renan

IIe siècle, Musée archéologique de Venise.


Nous sommes en Gaule, en *Pannonie, en Afrique ou en Espagne, quelque part dans l’Empire romain ; nous sommes au second ou troisième siècle après J.-C… Dans une caverne de modeste dimension, une vingtaine d’hommes se retrouve, ce sont des initiés… Sur des banquettes de pierre, ils s’apprêtent à partager le repas commun servi par des individus portant des masques de corbeaux… Sur les murs, d’étranges bas reliefs figurent un jeune homme habillé d’un pantalon perse et d’un bonnet phrygien juché sur un taureau qu’il tient par une corne et qu’il poignarde en lui plantant son couteau dans l’échine…
Dans quel sanctuaire nous trouvons-nous ? Qui sont ces hommes réunis pour l’occasion ? Et quelle est cette divinité étonnante, désormais disparue, qui (à en croire Renan) ne fut pas loin de surclasser le christianisme ?


I- UNE DIVINITE QUI VOYAGE D’EST EN OUEST

a. Aux origines de Mithra
Mithra est un dieu indo-iranien très ancien. En *védique, « mitra » signifie « ami » ou « contrat ». C’est une divinité pastorale et guerrière, bienveillante et proche des gens ; dieu du contrat, il veille sur la justice, le respect des serments et des alliances ; dieu de la lumière et du jour, il est le garant de la prospérité en faisant tomber la pluie.
Peu touché par la réforme monothéiste et dualiste de Zarathoustra en Perse (VI° siècle av. JC), Mithra est une divinité dont le culte est avéré chez les souverains *achéménides. Non seulement les rois de Perse juraient par Mithra mais le septième mois de l’année lui était consacré (à cette occasion, le « grand roi » participait personnellement à ses fêtes par des danses et des libations).
Sous les Achéménides, Mithra jouit d’une position religieuse privilégiée et officielle mais il n’est nullement une divinité « à *mystères » telle que nous le retrouverons dans le mithraïsme romain. C’est en nous rendant en Asie mineure, à l’époque hellénistique, que nous constaterons les premières traces de transformation.

b. Les conséquences de l’hellénisation
Les conquêtes d’Alexandre le Grand ont eu de multiples conséquences culturelles. La civilisation grecque a pu se diffuser jusqu’aux portes de l’Inde ; dans le même temps, des éléments importants de la culture et de la religion orientales se sont imposés dans les royaumes nés du partage de l’empire alexandrin. Ses interactions greco-orientales ont permis à Mithra de sortir de son cadre géographique initial.
Ainsi, au cours de l’époque hellénistique, des souverains de la région du *Pont, d’Arménie ou de *Commagène se sont appelés « Mithridates » ou « Mithradates » ; leurs noms attestent qu’ils vénéraient Mithra, garant divin de leur autorité. Dans ces royaumes hellénisés, Mithra est souvent identifié à Hermès (dieu *psychopompe intermédiaire entre les dieux d’En Haut et d’En Bas) ou Apollon (dieu du Soleil). Sous le règne d’Antiochus I, roi de Commagène de 69 à 38 av. J.-C., il est possible de lire, sur une inscription, cette équation remarquable « Apollon-Mithra-Hélios-Hermès ».
D’après les écrits de Plutarque, l’introduction des mystères mithriaques en Italie daterait de 67 av. J.-C. et s’inscrirait dans le cadre de la guerre entre Rome et Mithridate VI Eupator, roi du Pont. Des pirates ciliciens capturés par Pompée auraient enseignés à leurs vainqueurs les sacrifices étranges et le rituel d’initiation qu’ils pratiquaient dans leur montagne. Les Romains découvrent alors une consécration mystérique réservée aux hommes, une société secrète à caractère militaire (le « miles » ou « soldat » est un des grades de la confrérie) qui exercera un fort attrait sur les légionnaires de l’Empire et fera du mithraïsme romain une religion de soldats assermentés.

c. Mithra romain
Les témoignages de cette transplantation qui voit Mithra passer de l’Asie mineure à l’Occident se multiplient au Ier siècle ap. J.-C. En 71, l’empereur Vespasien annexe la Commagène ; désormais, les Romains y recrutent des troupes d’archers auxiliaires dont certains diffuseront le culte mithriaque à travers les provinces impériales (on pense ainsi que l’installation de la XVe légion Apollinaris venue d’Orient, à Carnutum, en Pannonie, fera beaucoup pour le développement du mithraïsme dans les régions danubiennes).
Vers 80-90, une référence à Mithra est lisible dans l’œuvre du poète Stace (« Mithra qui sous le roc de l’antre persique maîtrise les cornes du taureau rétif », Thébaïde, I, 717-718).
L’image du dieu *tauroctone semble déjà fixée sinon popularisée ; l’imagerie mithraïque reprend le motif de la Nikè tauroctone, Mithra devient dès lors « invictus », l’invaincu ou l’invincible.
Au siècle suivant, l’implantation se poursuit à Rome, en Italie, dans les ports de la Méditerranée occidentale, les colonies militaires ou les villes de garnisons en Afrique, en Espagne, en Gaule, sur le Rhin ; la transplantation donne lieu parfois, du fait de la plasticité des religions antiques à des syncrétismes locaux (Mercure et Mithra en Gaule et en Espagne).


II- UNE DIVINITE ORIENTALE A PART ?

a. Bref aperçu des cultes orientaux
La religion romaine traditionnelle à l’époque impériale est une religion contractuelle entre les dieux et les hommes qui se déroule dans un cadre communautaire et civique. Cette religion romaine d’Etat n’a pas de dogme à défendre mais une unité civique et ritualiste à préserver qui trouve sa meilleure expression dans le cadre du culte impérial, capable d’enraciner le loyalisme des populations et la romanisation.
Cependant, le passage du Haut Empire au Bas Empire romain (soit le III° siècle) voit se multiplier de nombreux cultes dits « orientaux » dont le dynamisme marque clairement une évolution du sentiment religieux romain vers une approche plus personnelle et mystique.
Sous ce terme générique de « cultes orientaux » (ou « gréco-orientaux » car hellénisés entre le second siècle avant et la second siècle après J.-C.) se cache une grande variété de dieux et de déesses venus d’Egypte, de Syrie ou d’Anatolie : Isis et Sérapis, Cybèle et Attis, Adonis et Atargatis, Baal-Hamon, Tanit, Jupiter Dolichenus, Jupiter Heliopolitanus et… Mithra bien évidemment.
Les cultes et les croyances liés à ces divinités ont des points communs car elles font preuve d’un certain hermétisme, accordent une grande importance à l’astrologie et au rôle des prêtres et se manifestent par des signes vestimentaires ou capillaires spectaculaires.
Cependant les différences sont également nombreuses et distinguent les cultes ouverts à tous de ceux réservés à des initiés, les croyances promettant un au-delà de celles qui proposent une protection « hic et nunc », les divinités solaires des divinités chtoniennes (c'est-à-dire liées à la terre).
Ainsi Mithra partage-t-il avec Isis le fait d’être une divinité à mystères, avec Cybèle de mettre en avant l’image du *taurobole, avec Jupiter Dolichenus la spécificité de venir de Commagène et d’être populaire auprès des militaires ; mais au-delà de ses rapprochements, Mithra possède ses propres caractéristiques qu’il convient maintenant d’aborder.

b. Les sanctuaires mithriaques (description et initiés)
Si le mithraïsme nous est encore connu vingt siècles plus tard, nous le devons certes aux sources littéraires antiques mais davantage encore aux découvertes archéologiques des lieux de culte de Mithra, les « mithraea ».
-Les mithraea-
Ces sanctuaires, exhumés du Maghreb à l’Angleterre, du Rhin à l’Euphrate surprennent par leurs petites tailles. De 6 à 23 mètres de long, les mithraea montrent, par leurs dimensions modestes que nous avons affaire à une religion de petits groupes (entre dix et cinquante convives masculins et seulement masculins…).
A l’origine, le mithraeum est une caverne. La plupart du temps, les mithraea sont de vraies grottes aménagées ou des cryptes à demi enterrées ou encore, quand le site ne se prête pas aux constructions souterraines, un bâtiment à l’air libre (ressemblant comme à Londres à une basilique chrétienne).
A l’entrée du bâtiment, un vestiaire ou un vestibule sert à l’ornement cultuel d’où émergent en ronde bosse ou en bas-reliefs la figure de Mithra, représenté sous divers aspects (en train de tuer un taureau, de combattre le Soleil ou de lui serrer la main). A l’intérieur, le sanctuaire est toujours aménagé en « salle à manger » avec deux banquettes de maçonnerie ou s’allongent les initiés pour prendre un repas en commun.
-Convives et initiés-
A l’intérieur du sanctuaire, les activités de la confraternité sont à peu près connues en dépit du secret des cérémonies.
Dans ces réduits enfumés par l’éclairage aux cierges, les convives partagent le pain, l’eau, le vin aussi probablement (à en croire les comptes du mithraeum du Doura et les bas reliefs d’Heddernheim sur lesquels on voit le Soleil donner une grappe de raisin à Mithra), des brochettes de viande (la chair d’un taureau de mouton ou de volailles, faute de taureau). Ils dînent ainsi pour réactualiser le repas archétypique pris par Mithra avec le Soleil après avoir sacrifié le taureau.
Cette communauté étroite se réunit à l’occasion d’offices, qui semblent quotidiens, pour prier ou organiser des cérémonies d’initiation. Une hiérarchisation existe du fait même du degré initiatique de la religion. On y dénombre sept grades qui portent chacun des noms évocateurs et qui reçoivent la protection d’une divinité précise : le Corbeau (Mercure), l’Epoux (Vénus), le Soldat (Mars), le Lion (Jupiter), le Perse (la Lune), le Courrier d’Hélios (le Soleil), le Père (Saturne)… Des masques zoomorphes, des insignes et des signes particuliers (Tertullien prétend que les « Soldats » étaient marqués au front par un tatouage ou au fer rouge) caractérisent les initiés et sur chaque communauté veille un Père ; à l’échelle régionale, un Père des Pères détient le rang d’un évêque métropolitain ou d’un pape.

c. « Mithra tauroctone » divinité solaire et salvatrice

Notre connaissance de la doctrine du mithraïsme reste lacunaire. Toutefois le sacrifice du taureau, si présent dans l’iconographie mithriaque offre des indices importants, une fois décryptée sa symbolique.
Le taureau est souvent figuré dans une sorte de barque ou de croissant lunaire. Or l’astre lunaire passe pour être source de vie et réservoir des âmes. Ainsi, en subjuguant et en immolant le taureau, Mithra force les âmes à s’animer ou à donner vie au monde matériel.
Ce sacrifice est donc porteur d’une grandeur cosmique. Il semble signifier la victoire de la vie sur les forces du mal, dans la mesure où le taureau détient en lui les éléments vivifiants nécessaires aux biens des hommes, des animaux et des végétaux (dans certaines représentations, un bouquet d’épis sort de la plaie de taureau et certains animaux -un chien, un serpent, un scorpion- viennent le mordre ou lécher ses blessures).
Mithra n’est pas un dieu créateur mais un dieu médiateur qui fortifie la création, la régénère à des périodes régulières, un sauveur physique des êtres, pas du salut personnel des âmes.
De fait, ses liens avec le Soleil sont plus qu’étroits au point que Mithra est parfois nommé lui-même « Sol invictus » (c'est-à-dire « le Soleil invaincu ou invincible »). Les initiés de Mithra fêtent l’anniversaire du Soleil le 25 décembre (natalis Solis invincti) mais également celui de Mithra né de la pierre (« saxigénus » ou « pétrogène »). De même, les solstices et les équinoxes prennent une place importante et solennelle dans les célébrations. En Occident, les mithraea sont orientés de sorte qu’à l’équinoxe de printemps le soleil levant vienne frapper l’image cultuelle de Mithra. Enfin, les génies *parèdres de Mithra personnifient le Soleil de Printemps (Cautès avec sa torche levée) et d’Automne (Cautopatès avec sa torche abaissée) et forment avec la divinité une sorte de trinité.


III- MITHRA, LE SOLEIL ET LES EMPEREURS ROMAINS

a. Mithra, religion impériale ?
Mithra a entretenu d’étroites relations avec de nombreux empereurs romains, et même s’il n’a jamais, à proprement parler, atteint le statut de religion officielle, il a bénéficié d’une réelle attirance auprès de certains imperatores.
Cet attrait, probablement sincère pour beaucoup, s’explique en partie par les conditions pratiques d’accession et de maintien au pouvoir propres au IIIe siècle. Le pouvoir impérial, devenu à l’époque une sorte de « monarchie absolue tempérée par l’assassinat » s’obtient le plus souvent par un coup de force, après qu’un général ambitieux eut été proclamé par ses troupes fidèles. Dès lors, quand on sait l’attachement des militaires romains au culte mithriaque, on peut légitimement comprendre l’intérêt que pouvait trouver un empereur à marquer ostensiblement son affection envers ce culte.
Si les initiations de Néron (54-68) et d’Hadrien (117-138) sont sujettes à caution, la multiplication des liens ne fait plus de doute à partir de Commode (180-192). Ce dernier, probablement initié, concède un local souterrain dans sa résidence impériale d’Ostie ; un de ses successeurs, Septime Sévère (193-211) charge un chapelain de la maison impériale de l’entretien du culte de Mithra ; sous le règne de Gordien III (238-244), un tauroctone est visible au revers d’une monnaie. Enfin, une piété quasi-officielle se vérifie en 307 quand Dioclétien, Galère et Licinius restaurent un antre à Carnutum en donnant au dieu le titre de « fautor imperii sui » (protecteur de leur pouvoir impérial).
Au regard de ces quelques exemples, les relations étroites entre Mithra et le pouvoir impérial sont avérées et elles sont d’autant mois surprenantes qu’elles s’inscrivent dans un contexte précis. En effet, au IIIe siècle, deux tentatives d’imposer au sommet de l’Etat un culte solaire ont marqué les esprits ; il s’agit des projets d’Héliogabale (218-222) et d’Aurélien (270-275).

b. Le Soleil au pouvoir : le cas d’Héliogabale et d’Aurélien
-Héliogabale et la pierre noire d’Emèse-
En 218, Varius Avitus Bassianus, prêtre du dieu solaire « Elagabal » dans la ville syrienne d’Emèse (et présenté par sa famille comme le fils adultérin du défunt empereur Caracalla), est porté sur le trône impériale à l’âge de 14 ans. Connu sous le nom d’Héliogabale, cet adolescent fantasque va gagner la capitale romaine en emportant avec lui le bétyle noir. Ne renonçant pas à sa fonction sacerdotale héréditaire, le jeune souverain entreprend d’instaurer un culte solaire syncrétique.
Il fait rapidement construire un « Elagabalium » pour accueillir dans ce temple la pierre noire et décide d’y transférer plusieurs symboles des cultes traditionnels romains (le feu sacré de Vesta, la pierre de Cybèle, le bouclier sacré des Saliens…). Il effectue même une *théogamie entre son dieu et la déesse Vesta… Ces décisions provoquent l’opposition politique et religieuse des sénateurs, des prétoriens et des légionnaires, elles désorientent le peuple de Rome. L’empereur finira massacré par les prétoriens, son corps démembré sera finalement jeté dans le Tibre. Sa mort mettra fin à son expérience religieuse et son cousin et successeur, Sévère Alexandre se montrera fidèle aux croyances religieuses romaines.
-Aurélien et le culte du Soleil-
Si le culte de l’aérolithe noir d’Emèse a peu à voir avec Mithra, le projet d’Aurélien a pu prêter à confusion ; d’autant que ce dernier a été sans doute initié à Mithra. Cependant, il n’existe pas de véritable identification entre le culte solaire préconisé par l’empereur et le mithraïsme.
Aurélien a souhaité mettre en place un culte solaire officiel, délié de façon ostensible de ses connotations orientales, capable de fédérer un empire à la grandeur restaurée, délivré des dissidences gauloises et palmyréniennes. Dans ce culte païen revivifié, le Soleil, assimilé à Jupiter et réputé invincible, devient le protecteur de l’Empire (« Sol Dominus Imperii Romani », c'est-à-dire « Soleil Maître de l’Empire Romain »).
Ce projet se développe en trois volets : « Deus Sol Invictus » est reconnu divinité principale de l’Etat, un magnifique temple dédié au Soleil est construit à Rome puis consacré au cours de l’été 274 et des jeux en l’honneur du Soleil sont institués tous les quatre ans du 19 au 22 octobre, un nouveau collège de pontifes, les « pontifices Dei solis » est mis en place pour desservir un culte solaire assimilateur qui permet d’accueillir les autres divinités solaires orientales (Mithra en particulier). L’assassinat de l’empereur, l’année suivante, mettra un terme à cette expérience *hénothéiste audacieuse.

c. Le crépuscule d’un dieu : Mithra et les empereurs romains

La bataille du Pont Milvius (312) au cours de laquelle Constantin triomphe de Maxence a joué un rôle fondamental dans l’histoire de la religion occidentale. L’empereur qui a vaincu « sous l’inspiration de la divinité chrétienne » va, par l’intermédiaire de l’Edit de Milan, l’année suivante faire du christianisme la religion de l’Empire. Même si jusqu’en 320, les monnaies constantiniennes ont fait valoir « Sol Invictus » comme compagnon de l’empereur, les lois répressives contre le paganisme vont porter un coup dur et finalement fatal à Mithra.
Les mithraea sont dénoncées comme des lieux de ténèbres, des cryptes démoniaques car souterraines. Des apologistes comme Firminus Maternus rappelle l’origine persique d’un dieu né dans une contrée où vivent les ennemis de Rome, les Parthes.
Malgré un bref répit sous le règne de Julien l’Apostat (360-363), les destructions de sanctuaires reprennent à Rome, en 376/377, notamment sous l’action de nouveaux convertis ou des autorités préfectorales. La même violence méticuleuse et fanatique est visible dans les provinces : les objets cultuels sont brisées à la hache ou à la masse, l’image de la divinité est détruite.


CONCLUSION : la dernière métamorphose de Mithra, sa disparition…


Pourchassé et progressivement tombé en désuétude le mithraïsme disparaît peu après 400.
Aussi faut-il faire un sort à la belle et fascinante formule de Renan, placée en exergue de notre article : elle est sinon fausse, du moins fortement exagérée.
Le culte de Mithra avait des chances limitées de s’imposer, même en cas de disparition du christianisme, et ce pour plusieurs raisons.
Son culte était coupé des femmes, soumis à l’opportunisme des fonctionnaires et des militaires. Religion de déracinés, elle manquait de bases solides en ville pour concurrencer sa rivale et surtout elle n’offrait pas de réponses aux angoisses spirituelles de ceux qui aspiraient à la vie éternelle.
Cette « franc-maçonnerie antique » a disparu avec la société qui l’a enfantée.


Lexique :

Pannonie : région de la Hongrie actuelle
Védique : langue des Veda (forme archaïque du sanskrit qui est lui-même une langue indo iranienne ancienne)
Achéménide : nom donné à la dynastie qui domina l’empire perse du VIe au IVe siècle.
Mystères : nom donné aux religions qui nécessitent une initiation et se déroulent dans un certain secret
Pont : région du nord de la Turquie actuelle
Commagène : région du nord de la Syrie actuelle
Psychopompe : qui conduit les âmes
Tauroctone : « tueur de taureau »
Taurobole : sacrifice dans lequel un fidèle est arrosé du sang d’un taureau immolé.
Parèdre : divinité associée, à un rang subalterne, au culte et aux fonctions d’une autre divinité.
Théogamie : mariage symbolique entre deux divinités
Hénothéisme : volonté de mettre au premier rang une divinité sans exclure les autres.


Bibliographie :

Turcan Robert : « Mithraisme », article de l’Encyclopaedia Universalis (tome 15)
Turcan Robert : Mithra et le mithriacisme, Paris, Les Belles Lettres, 1993
Turcan Robert : Les cultes orientaux dans le monde romain, Paris, Les Belles Lettres, 1992
Turcan Robert : Héliogabale et le sacre du soleil, Payot, 1997
Cizek Eugen : Aurélien et son temps, Paris, Les Belles Lettres, 1994
Martin Jean-Pierre : Sociétés et religions dans les provinces romaines d’Europe centrale et occidentale, Sedes, 1992
Bats Maria, Benoits Stéphane, Lefebvre Sabine : L’empire romain au IIIe siècle, Atlande, 1997